100% Snow

Lundi 9 janvier, Jurgen et moi prenons la route de Tignes, à 900km de Bruxelles, où nous avons été invité à découvrir le tout nouveau resort du Club Med érigé au pied des pistes dans le village de Val Claret à 2.300m d’altitude.  C’est le dernier-né des resorts Club Med Montagne après la ré-ouverture de celui de Peisey-Vallandry, en Savoie, l’été dernier.

Le voyage en voiture est fluide, nous sommes accueilli par de douces chutes de neige à hauteur de Bourg Saint-Maurice et nous parcourons prudemment les derniers kilomètres qui nous séparent de la station de Tignes.  Nous nous réjouissons à l’idée de skier dans de la neige fraîche demain matin !
Au bout de la route se dresse devant nous le tout nouveau bâtiment du Club Med.  Malgré l’obscurité, nous réalisons à quel point il est imposant et long, tel un paquebot, avec ses 800 chambres (et 400 autres réservées aux GO et personnel) et ses 39.000m2.  Une fois à l‘intérieur, on retrouve immédiatement l’ADN du Club Med : un immense hall d’entrée coloré qui jouxte le bar, le salon, la salle de spectacle et le shop. L’atmosphère y est à la fois feutrée et lumineuse sans verser dans trop de luxe même si c’est un 4 tridents.  On s’y sent immédiatement bien et les hôtesses nous accueillent chaleureusement, nous donnant toutes les infos nécessaires pour notre séjour ainsi que le traditionnel bracelet au poignet  – clé de notre chambre et du ski room notamment .  Retrouver sa chambre dans les dédales de couloirs et d’ascenseurs n’est pas facile au début mais on finit par se faire à la logique de circulation dans les étages et on se dit que les moins sportifs n’auront aucune difficulté à faire leurs 10.000 pas quotidiens 😉


La piscine et le spa sont magnifiques et invitent à multiplier les pauses réparatrices et ressourçantes après une journée bien active.

DE RIO A SAO PAULO

Le Resort ne désemplit pas depuis son inauguration début décembre et, après les vacances de Noël des européens, place cette semaine aux Brésiliens qui sont venus en nombre, représentant plus de 75% de la clientèle durant notre séjour.  Ils sont partout, en famille principalement, et se retrouvent autour d’immenses tablées dans le très vaste et convivial restaurant principal.  Les innombrables buffets de qualité permettent d’y contenter tous les goûts et toutes les envies.  Nous avons également testé le second restaurant, le Solstice, à l’atmosphère nettement plus intimiste et aux mets plus raffinés.  Nous y avons passé une excellente soirée.

Le lendemain, au réveil, c’est grand bleu et notre moniteur ESF – partenaire exclusif du Club Med – nous attend pour une journée de freeride.  Il nous annonce d’emblée que c’est LA journée de la saison avec plus de 30 cm de peuf !  Nous prenons le télésiège qui est situé à 30m de la sortie du skiroom – easy!!! – et c’est parti pour une journée de dingue durant laquelle on va rayer tout ce que l’on peut. Julien, notre guide pour la journée, nous fera découvrir quelques belles pentes facilement accessibles via les remontées mécaniques du domaine de Tignes, dont le fameux couloir des Chardonnets (après un peu de portage) ou encore le massif de Petite Balme et sa face nord qu’on descendra à deux reprises tellement la neige est bonne sous nos skis larges.

DU RESORT AU REFUGE

Deux jours plus tard, nous faisons la connaissance de Bertrand Clair, freerideur, télémarkeur et également moniteur à l’ESF de Tignes.  Nous partons avec lui pour une boucle de 24h, afin de rider d’autres pentes du domaine et surtout rallier le refuge du Prariond, à 2.324m, au bout de la vallée de Val d’Isère.
La veille nous avions déjà, Jurgen et moi, ridé du côte de Val d’Isère, la station voisine avec laquelle Tignes partage son domaine skiable.  Nous avons notamment descendu la toujours spectaculaire face de Bellevarde qui portait encore les trace du Critérum de la Première Neige de décembre dernier.  Cette pente reste très impressionnante et exigeante… nos cuisses s’en souviennent !
Mais revenons à cette journée avec Bertrand Clair qui nous emmène sur de très belles pentes au coeur du fameux parc national de la Vanoise. Au pied d’une face, dans le Tour du Charvet, il nous intime subitement de stopper tout bruit et tout mouvement et nous indique du doigt un troupeau de chamois qui danse sur les crêtes et dévale les pentes à moins de 100m de nous avec une aisance et une vitesse qui forcent le respect.  Sublime spectacle, nous en prenons plein la vue !

La suite de la journée ne sera qu’une succession de runs hors pistes dans la combe du Foin, Cugnaï… pour finalement atteindre le Col Perse au bout du glacier de Val d’Isère.  Heureusement que chaque descente est suivie d’une ‘pause’ remontée mécanique car nous devons encore garder un peu de jus pour atteindre notre objectif de fin de journée : le refuge du Prariond où nous passerons la nuit.  Ce dernier n’est pas gardé en hiver mais reste accessible pour les plus téméraires qui veulent y passer la nuit.  Nous y arrivons à la tombée de la nuit après avoir progressé en peaux de phoques depuis le fond de la vallée.
Nous déneigeons l’entrée du refuge, nous rentrons et séchons du bois et allumons un feu pour nous réchauffer.  Ce sera le seul chauffage pour la soirée et la nuit.  Pour se restaurer, Bertrand a emmené dans son sac à dos un set à raclette portable miniature et nous nous régalons avant de nous emmitoufler dans plusieurs couvertures pour passer une bonne nuit au chaud.
Il neige à nouveau le lendemain matin lorsque, dès 7h30, nous remontons direction le Grand Torsa.  Le ciel s’éclaircit et Bertrand m’invite à partir devant tout en m’indiquant le petit sommet à rejoindre.  Je pars seul et quelques minutes plus tard, on ne voit plus à trois mètres, le brouillard est redescendu, je progresse tant bien que mal.  Jurgen et Bertrand me rejoindront 30 minutes plus tard après qu’on ai tenté vainement de se localiser en s’appelant mutuellement à la voix (pas de réseau à ce moment) avec un écho qui nous donnait de mauvaises infos quant à nos positions réelles.

Une fois en haut, on enlève les peaux et c’est parti pour une dernière descente en direction du Pont Saint Charles avant de rejoindre le Fornet puis Val d’Isère.  Une heure plus tard nous sommes de retour au ski room du Club Med de Tignes. Un dernier lunch au resort, au milieu de nos amis brésiliens, nous confirme qu’on est bien de retour à la civilisation après une nuit seuls en pleine montagne.  Le grand écart des ambiances et des émotions est bien une réalité au Club Med !

www.clubmed.be