Une aventure inoubliable !
Depuis plus de 6 mois, chaque fois que je raconte à quelqu’un que j’ai eu la chance d’aller skier en Grèce, j’entends inlassablement la même réaction : “Quoi, on skie en Grèce ?” La Grèce est une destination estivale très prisée des Belges, mais pour moi, elle représente bien plus.
Avec mes origines grecques, cette terre a toujours eu une signification particulière. C’est mon grand-père paternel, arrivé en Belgique avant la guerre, qui a francisé notre nom de famille, transformant « Papageorgiou » en « Papageorges » pour faciliter son intégration. Mon père et moi sommes nés en Belgique, ce qui fait de moi un Grec à 25%. Bien que nous ayons visité la Grèce à plusieurs reprises durant mon enfance, mon père n’a jamais eu le temps de réellement nous transmettre les valeurs et la culture grecques. À plus de 50 ans, j’ai commencé à explorer cette magnifique destination. J’y séjourne régulièrement depuis quelques années.
Mais jamais je n’aurais imaginé qu’un jour j’y emmènerais une paire de skis !
L’obsession du mont Olympe
Je fais beaucoup de ski de rando depuis plusieurs années et je retrouve au moins une fois par an mon ami, Roland, guide de haute montagne à Saint-Gervais. Il m’a un jour parlé d’expéditions de ski de rando en Grèce, organisées, début de février, par certains de ses collègues. La situation géographique de la Grèce, très proche de la mer, est propice aux chutes de neige. Dès qu’on en a parlé, je n’avais plus qu’une idée en tête : gravir à skis le célèbre mont Olympe, le point culminant de la Grèce.
Nous avons commencé à faire des plans pour l’hiver suivant, mais finalement, Roland a dû renoncer au projet. Je me suis alors tourné vers Explore-Share, une startup belge fondée par mon ami Gauthier Poncelet, qui propose des expériences en alpinisme et en ski de randonnée. Cela tombe bien, la Grèce est mise en avant par sa plateforme. Quoi de mieux pour découvrir ce pays qu’un guide local ?! Gauthier m’a mis en contact avec Babis Marinidis affilié à l’IFMGA (Union Internationale des Associations des Guides de Montagne). En janvier 2023, mon projet prend enfin forme. Lors de notre premier contact, Babis m’annonce qu’il vient de neiger abondamment dans la région. Il habite dans le petit village de Litochoro, situé au pied du mont Olympe. Il partage son temps entre la Grèce et Chamonix, où il guide de nombreux groupes en hiver sur la Haute Route entre Zermatt et Chamonix et en été autour du Mont-Blanc. Nous avons convenu que je viendrais mi-février. Babis m’assure que normalement on peut skier en Grèce jusqu’à fin avril en fonction des conditions météorologiques. Une semaine avant le départ, le temps s’est réchauffé, non seulement en Belgique mais aussi en Grèce. Aïe !
Litochoro
Dimanche 19 février, je décolle de Bruxelles en direction de Thessalonique via Vienne. Cette ville, située au nord du pays, est la deuxième plus importante de Grèce après Athènes. Des souvenirs d’enfance m’envahissent en y atterrissant, on y passait régulièrement pour rejoindre le petit village de Nea Kalikratia où nous séjournions avec mes parents.
Je ressens également un étrange feeling : je suis en Grèce, j’attends mes bagages et mes skis à l’aéroport. Heureusement, je ne suis apparemment pas le seul skieur : le tapis roulant déverse plusieurs sacs de skis. Dans le hall d’arrivée, en jeans et chemise à manches retroussées, Babis m’accueille. Il fait beau, chaud, c’est dingue nous allions skier durant 4 jours.
Notre trajet entre l’aéroport et Litochoro est l’occasion de faire connaissance. Babis rit et me dit que je suis fou de vouloir skier en Grèce, surtout tout seul. Je lui explique que pour moi, c’est un retour aux sources et qu’après avoir hésité longuement à venir accompagné, j’ai finalement décidé de vivre cette expérience en solo. Il m’a réservé une chambre chez un particulier. Je m’installe avant de partir me promener dans le village et admirer le mont Olympe, mon idée folle, si proche et dont une partie du sommet est enneigée.
Litochoro est situé au bord de la mer, et le plus haut sommet du mont Olympe culmine à 2.918 mètres. Le soir, nous nous retrouvons avec Babis pour discuter du programme des prochains jours. Il me propose d’entrer directement dans le vif du sujet et de partir à l’assaut du mont Olympe dès le lendemain matin, puis de voir si nous pouvons aller skier plus au nord, près de la frontière avec l’Albanie.
A dream come true
Six heures du matin, Babis vient me chercher avec mes skis et tout mon équipement. Bref stop chez le boulanger pour prendre des provisions et un café, puis nous prenons la route et faisons presque le tour du mont Olympe tout en montant progressivement. La route n’est pas de très bonne qualité mais heureusement très peu fréquentée. Nous nous arrêtons finalement sur un petit parking devant un camp militaire situé à 1.700 mètres d’altitude.
Nous sommes rapidement rejoints par un autre véhicule occupé par un guide allemand et deux de ses clients. Pour accéder au mont Olympe, il faut idéalement passer par un campement militaire, où une trentaine de miliciens s’entraînent durant quelques mois pour affronter les rigueurs de l’hiver. Babis est un enfant du pays. Il connaît tout le monde et semble avoir ses entrées dans le camp. Nous le franchissons en cinq minutes, tandis que les trois Allemands doivent montrer leurs papiers et n’en sortent que 15 minutes plus tard.
Nous marchons dix minutes, les skis sur le dos, un sentiment d’excitation m’envahit. Nous nous arrêtons enfin pour mettre les peaux et continuer l’ascension à skis. Nous longeons durant de longues minutes plusieurs lignes de tire-fesses à l’arrêt. Elles sont réservées à l’entraînement des militaires et inaccessibles aux civils. Le jour se lève, le soleil montre le bout de son nez et le vent commence à forcir, la montagne est sublime. Nous avançons à un bon rythme et atteignons le sommet en moins de deux heures. C’est un rêve que je caressais depuis plusieurs années, et ce lundi matin, j’atteins le deuxième sommet le plus élevé de ce massif – baptisé Skolio et culminant à 2.911 mètres – car le premier, légèrement plus haut, est tout simplement inaccessible à ski.
Nous passons le reste de la journée à effectuer des ups & downs pour varier les plaisirs et profiter de la neige, qui est croutée mais que j’ai malgré tout beaucoup de plaisir à skier. Les paysages sont grandioses, la mer Égée n’est qu’à quinze kilomètres de distance.
Au retour, nous passons par un petit refuge de secours, le seul encore ouvert dans ce massif et que Babis utilise de temps en temps. C’est rudimentaire (des lits superposés, une table et deux chaises) mais charmant en même temps avec un grand drapeau grec en guise de tapisserie murale. En fin d’après-midi, nous redescendons vers Litochoro, et Babis me propose d’aller prendre l’apéro sur la plage. C’est cela l’après-ski à la grecque ! Nous nous installons sur une belle terrasse, en combinaison de ski, et savourons un verre de bon vin blanc et quelques olives tout en écoutant le bruit des vagues. Surréaliste !
20 stations de ski
Je suis en Grèce depuis seulement 24 heures et mon rêve est déjà exaucé. Heureusement, Babis a d’autres plans, le ski en Grèce ne se limitant pas au mont Olympe. Pour les amateurs, on recense à travers le pays une vingtaine de stations de ski. À deux heures d’Athènes, Parnassos (2.460 mètres) est une destination de choix en hiver. Ouvert de décembre à mai, il s’agit probablement du site le mieux équipé. On y trouve 13 remontées mécaniques et 19 pistes de ski, principalement bleues et rouges. La deuxième station de ski la plus proche d’Athènes se trouve dans le Péloponnèse, près de Kalávrita, au mont Chelmós (2.355 mètres). Ce complexe comprend 13 pistes, dont deux noires, avec des zones réservées au snowboard. En haut du domaine, la vue est spectaculaire et s’étend jusqu’au golfe de Corinthe. Le village est également connu pour son train touristique qui relie la montagne à la ville balnéaire de Diakofto à travers les gorges de Vouraikos.
A noter que le ski en Crète connaît également un succès croissant depuis quelques années. Le massif du Psiloritis, berceau de Zeus, au centre de l’île, et celui des Montagnes Blanches à l’ouest, culminent à plus de 2.450 mètres et sont recouverts de neige pendant plusieurs mois de l’année. Celle-ci peut même descendre jusqu’à 400 mètres d’altitude, tomber en abondance, et les skieurs peuvent se régaler de neige transformée.
La mer à perte de vue
Mais revenons à notre aventure. Après une nuit de repos, nous repartons aux aurores en direction du Mont Ossa – aussi appelé Kissavos – face au mont Olympe. Bien qu’il culmine à seulement 1.978 mètres, il offre – selon Babis – l’un des plus beaux panoramas face à la mer Égée. Nous grimpons 600 mètres et la vue est à couper le souffle. À gauche, le mont Olympe, partout ailleurs, le bleu infini de la mer. Babis a repéré un magnifique couloir que nous skions à deux reprises, juste pour le plaisir.
Après une pause lunch au bord de la route, nous prenons la direction du massif de Pinde situé encore plus au nord, près de la frontière albanaise. Nous roulons durant quatre heures et passons par les Météores, ces spectaculaires formations géologiques situées en Thessalie, dans la vallée du Pénée, abritant des monastères chrétiens orthodoxes. Babis prend le temps de me montrer les nombreuses voies d’escalade que ces falaises abruptes et verticales abritent et qu’il grimpe régulièrement. En tant que guide professionnel, l’escalade – comme le ski – constitue l’une des disciplines dans lesquelles il excelle.
Calamars et tarama
Nous arrivons finalement dans le petit village de Samarina, où nous passerons deux nuits dans une maison d’hôtes. Nous dînons dans un petit restaurant typique, dégustant calamars, salade grecque, tarama et autres brochettes d’agneau… A mille lieues de la cuisine traditionnelle des Alpes et c’est, entre autres, ce qui fait le charme de la Grèce : une cuisine méditerranéenne aux mille saveurs.
Le lendemain matin, nous nous aventurons dans la forêt et nous en sortons pour atteindre un magnifique sommet après plus de deux heures de montée. Le soleil brille et les montagnes s’étendent à perte de vue. Après une brève pause au sommet, nous descendons sur l’autre versant en zigzaguant entre les arbres. La neige est croûtée mais nous en profitons pleinement car nous nous sentons bien. Nous enchaînons plusieurs montées et descentes sur la journée, pour un dénivelé positif total de près de 2.000 mètres. De retour à Samarina, nous dévorons tout ce que le restaurant a à nous offrir.
Jeudi matin, c’est déjà la dernière journée de ski. Nous roulons jusqu’à la station de Vasilitsa, qui propose la plus longue piste pour débutants du pays. La station dispose également du premier snowpark de Grèce, ce qui en fait une destination prisée des amateurs de snowboard. Les vues sont spectaculaires, notamment sur le mont Olympe. Après une nouvelle ascension, nous skions dans un vallon qui nous ramène à la station, où nous prenons une série de remontées mécaniques, les premières et dernières du séjour. Certes, il est beaucoup plus petit que les stations auxquelles nous sommes habitués dans les Alpes, mais c’est sympa et plutôt exotique. Les installations ne sont pas les plus récentes, mais elles fonctionnent parfaitement, pour le plus grand bonheur des skieurs locaux. Au bas d’une piste, un restaurant, avec une superbe terrasse et un bar en glace, nous attend. Une bande de jeunes snowboarders fait la fête au son d’une musique techno. Nous prenons un verre avec Babis et l’un de ses amis, un pisteur du domaine. Il en est fier et nous le fait rapidement visiter avant de rentrer.
Je remercie Babis de m’avoir accompagné durant ces quatre jours et de m’avoir fait découvrir une nouvelle facette de ce pays que j’apprécie de plus en plus. Pour peu que la neige soit au rendez-vous, le ski de rando a un bel avenir en Grèce. Je reviendrai !
Explore-Share : le portail vers l’aventure guidée dans le monde entier
Petit coup de projecteur sur la plateforme qui m’a permis de vivre mon rêve.
La mission d’Explore-Share est de transformer chaque journée de pratique de l’outdoor en une expérience inoubliable. Sous la direction notamment du Belge Gauthier Poncelet, l’équipe de 20 spécialistes s’efforce de proposer plus de 11.000 voyages dans plus de 70 pays, tous encadrés par des professionnels chevronnés.
La plateforme offre une gamme diversifiée d’activités telles que l’escalade, le ski, l’alpinisme, le kayak ou encore la randonnée, chacune conçue pour garantir une aventure unique et mémorable. En optant pour un guide local, le client bénéficie de l’expertise de passionnés, mais soutient également les économies locales, car près de 85 % des fonds dépensés retournent directement aux guides et aux agences locales.
L’équipe internationale d’Explore-Share, essentiellement basée en Amérique du sud, est engagée à offrir des aventures exceptionnelles. Malgré de nombreux obstacles – notamment la pandémie, Explore-Share a maintenu son engagement envers ses clients et a connu une croissance significative depuis. Aujourd’hui, elle traite en moyenne 15 réservations par jour, avec une clientèle diversifiée, comprenant 20 % d’Américains ainsi que des voyageurs d’origine anglaise, française, belge, allemande et suisse. Le panier moyen pour une expérience s’élève à environ 1000 €. Les expériences sont courtes et de 2.2 journées en moyenne. Les destinations demandées sont aussi variées que spectaculaires, de Chamonix à la Norvège, en passant par l’Argentine, l’Équateur, la Slovénie, le Kirghizistan et le Japon. Les guides sont déterminés à développer leurs activités, même dans des endroits moins explorés.
Parmi les expériences exclusives les plus prisées proposées par Explore-Share, l’ascension du Fitz Roy en Patagonie est légendaire, tout comme l’exploration à ski de la nature norvégienne.
En ce qui concerne les futurs projets, les micro-aventures et les voyages de groupe packagés ont le vent en poupe et promettent d’ajouter une nouvelle dimension passionnante à l’offre du portail.
Explorez le monde avec Explore-Share et faites de chaque jour une aventure mémorable.